La goélette scientifique Tara a quitté Lorient dimanche pour une expédition inédite vers le "Triangle de Corail" en Asie du Sud-Est. Pendant 17 mois, 67 chercheurs vont étudier pourquoi les récifs coralliens de cette région résistent mieux au réchauffement climatique – une découverte cruciale alors que 70 à 90% des coraux de la planète pourraient disparaître si les températures augmentent de 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle.
Le Triangle de Corail, qui s'étend sur 5,7 millions de km² entre les Philippines, la Malaisie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, abrite un tiers des récifs de la planète et 600 espèces différentes de coraux. Alors que les scientifiques prévoient ce réchauffement de 1,5°C dès le début des années 2030, cette zone montre une résilience inhabituelle, voire une croissance des coraux.
Objectifs de l'expédition
L'expédition "Tara Coral" vise à « percer les grands traits communs de cette résistance », a expliqué à l'AFP Paola Furla, professeure à l'Université Côte d'Azur et co-directrice scientifique de l'expédition. L'objectif est de « donner des outils » pour améliorer la restauration des récifs coralliens.
Les chercheurs exploreront plusieurs hypothèses : prédisposition génétique des coraux, grande diversité des espèces, ou remontées de masses d'eau froide. « Ce n'est pas un seul facteur, mais sans doute une conjonction de différents facteurs et il faut voir quels sont les plus dominants », a précisé Serge Planes, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Furla a souligné l'approche unique de cette mission : « On n'est pas les premiers à vouloir comprendre pourquoi il y a des coraux plus résistants. Mais le pouvoir de cette expédition c'est de regarder le corail à 360 degrés. »
Une mission de longue haleine
La goélette, bénie par un prętre avant son départ à 16h00 du port de Lorient, arrivera en Papouasie-Nouvelle-Guinée en mai 2026. Les scientifiques effectueront 1440 plongées et soumettront des coraux à des tests de stress thermique aigu (+3°C, +6°C, +9°C). Ils analyseront également l'eau de mer, les sédiments, les aérosols et collecteront de l'ADN environnemental.
Planes a tempéré les attentes : « Il ne faut pas espérer qu'on va arriver avec une solution toute pręte, clé en main. L'objectif de l'expédition, c'est d'abord d'essayer de comprendre ce qu'il se passe. »
L'expédition se terminera fin 2027, mais les premières publications scientifiques ne sont attendues qu'à partir de 2030. La précédente expédition "Tara Pacific" (2016-2018) avait nécessité cinq ans pour publier ses premiers résultats. Furla note cependant une évolution : « On se parle et on se comprend, ça peut aller beaucoup plus vite. »
Ces recherches sont essentielles pour protéger des écosystèmes côtiers qui font vivre des millions de pęcheurs et soutiennent un tourisme important. Les coraux, qui hébergent un quart de la biodiversité marine sur 0,2% de la surface océanique, sont extręmement sensibles aux hausses de température. Lors de canicules, ils expulsent les algues symbiotiques qui les nourrissent, ce qui provoque leur blanchiment et leur mort.
Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).







