Letitia James, procureure générale de l'État de New York, a été inculpée jeudi par un jury fédéral de Virginie. Cette haute magistrate démocrate avait obtenu la condamnation de Donald Trump en 2024 dans une vaste affaire de fraude. Elle devient ainsi une autre cible de l'administration Trump, après l'ancien directeur du FBI James Comey.
L'inculpation concerne une maison de Norfolk en Virginie que possède Letitia James. Elle aurait déclaré faussement que cette propriété était sa résidence principale dans des documents de pręt hypothécaire. Cette déclaration lui aurait permis d'obtenir des conditions de financement plus favorables.
Dénonciation de représailles politiques
Letitia James a immédiatement réagi aux accusations portées contre elle. "Nous combattrons vigoureusement ces accusations sans fondement" et "je continuerai à faire mon travail", a-t-elle déclaré. La magistrate afro-américaine dénonce des "représailles politiques" de la part de l'administration Trump.
Les leaders démocrates ont exprimé leur soutien à la procureure générale. "Voilà à quoi ressemble la tyrannie", a réagi le sénateur Chuck Schumer. La gouverneure de New York Kathy Hochul a également pris sa défense : "Ce que nous voyons aujourd'hui n'est rien d'autre que l'instrumentalisation du ministère de la Justice pour punir celles et ceux qui tiennent les puissants pour responsables."
Contexte de l'affaire Trump Organization
Letitia James est à l'origine des poursuites pour fraudes lancées contre Donald Trump et ses deux fils, Donald et Eric Jr. Ils ont tous trois été reconnus coupables d'avoir gonflé massivement la valeur des actifs de la Trump Organization durant les années 2010. Cette manipulation concernait leurs gratte-ciel, hôtels de luxe et golfs dans le monde entier pour bénéficier de pręts bancaires et d'assurances plus avantageux.
Au terme d'un procès ultra-médiatisé en 2024, Donald Trump avait été condamné à une amende de 464 millions de dollars. En août dernier, une cour d'appel de l'État de New York a annulé cette amende, la jugeant "excessive" et violant le huitième amendement de la Constitution américaine qui interdit les condamnations disproportionnées.
Pressions de Trump sur la Justice
Donald Trump avait réclamé à plusieurs reprises que son ministère de la Justice poursuive Letitia James. Le président a souvent qualifié cette magistrate de "corrompue" et "raciste". Fin septembre, le procureur fédéral de Virginie Erik Siebert avait démissionné après avoir refusé d'engager des poursuites contre elle.
Trump a alors nommé Lindsey Halligan pour remplacer Siebert, évoquant le besoin d'un "procureur dur" pour seconder sa ministre de la Justice. Bien que Trump se défende d'avoir une "liste" de cibles, il a identifié plusieurs personnalités coupables selon lui de s'ętre opposées à lui.
Autres adversaires visés
L'administration Trump a élargi ses actions contre d'anciens opposants. John Bolton, ancien conseiller à la Sécurité nationale, a vu son domicile perquisitionné par le FBI. Trump a également appelé publiquement à poursuivre le sénateur démocrate Adam Schiff et menacé le milliardaire George Soros.
Le président s'en est aussi pris à Barack Obama, qu'il accuse de "trahison". Toute tentative de poursuites contre l'ancien président pourrait cependant se heurter au principe d'immunité présidentielle récemment établi par la Cour supręme, à la demande de Trump lui-męme.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.