Violences scolaires : un rapport parlementaire épingle François Bayrou

upday.com 18 godzin temu

Une commission parlementaire sur les violences en milieu scolaire a dressé mercredi un tableau particulièrement sombre de « monstruosités » commises dans les établissements français. Lancée après le scandale de Notre-Dame-de-Bétharram, cette enquęte révèle une « réalité largement occultée » et propose 50 mesures pour protéger les élèves.

Les rapporteurs Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (Renaissance) ont mené trois mois d'auditions auprès de près de 140 personnes. « Ces violences à l'école ont eu lieu dans toute la France, dans des centaines d'établissements, avec des milliers de victimes pendant des années », a déclaré Violette Spillebout sur France Inter. « On peut dire que c'était systémique », a poursuivi la rapporteure Renaissance. « Le constat que l'on fait c'est qu'il y a eu une inaction de l'État », a-t-elle encore dit, estimant que « nous sommes à un moment charnière » où « nous pourrons changer les choses ».

Témoignages glaçants révélés

La présidente de la commission, Fatiha Keloua Hachi, dénonce dans son avant-propos les « monstruosités » auxquelles « des enfants, partout en France » ont été livrés. Paul Vannier a souligné sur France Inter : « Beaucoup des témoignages que nous avons reçus, je ne pouvais pas les imaginer ». « Je ne pouvais pas imaginer des actes de torture, des enfants à qui on injecte des piqûres d'eau, des enfants qu'on prive de sommeil, des enfants qu'on prive de nourriture pour les punir dans des jeux sadiques infinis durant des années et des années », a détaillé le député LFI.

Les 50 mesures proposées s'articulent autour de cinq axes principaux. La commission recommande notamment de reconnaître « la responsabilité de l'État pour les carences » ayant permis ces violences et de créer un « fonds d'indemnisation et d'accompagnement des victimes ».

Fonds d'indemnisation réclamé

« François Bayrou, le 15 février, nous a assuré qu'il créerait ce fonds. Nous sommes le 2 juillet. Nous n'avons toujours rien », a déploré sur RTL Alain Esquerre, porte-parole d'un collectif d'anciens élèves de Bétharram.

Les députés veulent également lancer une mission parlementaire transpartisane pour « rendre imprescriptibles certaines infractions commises sur les mineurs ». « C'est un vœu extręmement fort chez l'ensemble des victimes », a commenté Violette Spillebout.

Contrôles renforcés exigés

Sur le volet des contrôles, les députés préconisent des inspections « chaque année » dans les établissements avec internats du primaire et « au maximum tous les trois ans » dans le secondaire. Pour les établissements privés, ils demandent « au moins un contrôle périodique complet » tous « les cinq ans au plus ».

Pour protéger les élèves, la commission propose de « procéder à un contrôle de l'honorabilité » du personnel et des bénévoles « au moment de leur recrutement puis tous les trois ans ». Elle recommande aussi de « lever systématiquement le secret » de la confession s'il « porte sur des faits de violences commis sur un mineur de moins de 15 ans ».

Les rapporteurs demandent à « mettre en place une cellule nationale » pour recueillir les signalements venant d'adultes. Cette cellule serait dédiée « aux personnels et représentants de parents d'élèves » en dehors de la voie hiérarchique utilisée par les chefs d'établissements.

Bayrou vivement critiqué

La commission d'enquęte n'épargne pas le Premier ministre François Bayrou, qui était ministre de l'Éducation lors des premières révélations sur Notre-Dame-de-Bétharram.

Les députés pointent un « défaut d'action » du Premier ministre à l'époque, qui a pu laisser les violences « perdurer ». Fatiha Keloua Hachi fustige les attaques lancées par François Bayrou contre l'ex-professeure de Bétharram Françoise Gullung, qu'il a accusée d'avoir « affabulé ». Ces attaques sont « particulièrement inacceptables de la part du Premier ministre », dénonce-t-elle.

Violences institutionnalisées

Les rapporteurs évoquent à Notre-Dame-de-Bétharram « un véritable déchaînement de violences ». La violence « était - pour partie au moins - institutionnalisée » dans cet établissement, avec « une communauté de notables au soutien indéfectible », dont des « membres du gouvernement ».

Les députés décrivent les męmes « logiques à l'œuvre » dans d'autres établissements, avec des « violences institutionnalisées sous prétexte d'excellence pédagogique ». Ces mécanismes étaient « accentués dans l'enseignement catholique », du fait d'un « modèle éducatif explicitement plus strict, s'appuyant sur de nombreux internats ».

Aujourd'hui, ces violences sont « encore invisibilisées » dans l'enseignement public et persistent de façon « préoccupante » dans l'enseignement privé, « notamment catholique ». Les rapporteurs déplorent des contrôles « quasi-inexistants » et une prévention « lacunaire » de la part de l'État.

(AFP) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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