Le gouvernement américain a envoyé jeudi un haut responsable interroger Ghislaine Maxwell, l'ex-compagne et complice du délinquant sexuel Jeffrey Epstein, dans la prison où elle est incarcérée en Floride. Cette démarche intervient dans un contexte explosif où Donald Trump fait face à des critiques croissantes pour son refus de dévoiler de nouveaux documents sur l'affaire Epstein.
Todd Blanche, le numéro deux du ministère de la Justice et ancien avocat personnel de Donald Trump, s'est rendu à Tallahassee pour rencontrer Maxwell, selon les médias américains. Le ministère de la Justice n'a pas confirmé cette entrevue lorsqu'il a été interrogé par l'AFP.
Maxwell condamnée pour trafic sexuel
L'ex-collaboratrice de Jeffrey Epstein a été condamnée en 2022 à 20 ans de prison pour trafic sexuel. Elle est accusée d'avoir recruté entre 1994 et 2004 des jeunes filles mineures pour qu'Epstein les exploite sexuellement.
Son avocat a assuré qu'elle « témoignera toujours sincèrement ». Mais beaucoup en doutent, à l'image de l'ancienne procureure Joyce Vance qui a estimé sur X que tout « nouveau témoignage de Maxwell » serait « en soi très peu fiable s'il n'était pas étayé par des preuves ».
Colère des soutiens de Trump
L'affaire Epstein a pris une tournure politique explosive début juillet. Le gouvernement américain a assuré qu'il n'existait aucune preuve de l'existence d'une liste secrète de clients de Jeffrey Epstein, financier très influent inculpé pour trafic sexuel de mineures en 2019.
Cette annonce a déclenché une vague de colère chez certains soutiens de Donald Trump. Ces derniers demandent depuis des années la publication de documents supposément cachés par le gouvernement, qui contiendraient des révélations sur des personnalités de premier plan impliquées dans l'affaire.
Une lettre salace révélée
« Si Ghislaine Maxwell a des informations sur toute personne qui a commis des crimes ou des délits sur des victimes, le FBI et le ministère de la Justice écoutera ce qu'elle a à dire », a déclaré mardi Todd Blanche. Le président américain a été durant des années proche du riche financier, évoluant dans les męmes cercles que lui.
Le Wall Street Journal a rapporté une lettre salace attribuée à Donald Trump à destination de Jeffrey Epstein pour les 50 ans de ce dernier, en 2003. Selon le quotidien américain, elle comporte un texte entouré d'un croquis de femme nue, et sa signature évoque une toison pubienne.
Le nom de Trump dans les documents
« Joyeux anniversaire - et que chaque jour soit un autre merveilleux secret », est-il notamment écrit selon le journal. Le président américain a par ailleurs été informé par sa ministre de la Justice, Pam Bondi, que son nom apparaissait dans les documents judiciaires de l'affaire, selon plusieurs médias américains.
Interrogé à ce sujet, le président avait assuré la semaine dernière « non, non, elle nous a juste fait un rapide point sur la situation ». Le gouvernement s'emploie désormais à étouffer le feu en tentant de détourner l'attention vers l'ancien président Barack Obama.
Paralysie au Congrès
La Maison Blanche accuse Barack Obama d'avoir orchestré les accusations d'ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016, remportée par Donald Trump. Une attaque contre l'ancien président démocrate qui montre à quel point l'affaire Epstein embarrasse l'exécutif et divise la droite américaine.
La Chambre des représentants a été paralysée cette semaine par la tentative d'un élu républicain, appuyé par les démocrates, de forcer un vote sur une résolution appelant à la publication des documents judiciaires sur le financier déchu. Mais le chef républicain de la chambre basse, Mike Johnson, a fait en sorte de bloquer ce vote, affirmant qu'une publication de ces documents mettrait en danger les victimes des crimes imputés à Jeffrey Epstein.
Face à cette paralysie, les responsables républicains ont décidé d'envoyer dès mercredi les élus en vacances pour tout le mois d'août, un jour plus tôt que prévu. Jeffrey Epstein a été retrouvé mort dans sa cellule quelques semaines après son inculpation en 2019, avant son procès.
(AFP) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.