Dix jours seulement après son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu affronte ce jeudi 18 septembre sa première épreuve de force majeure. Huit syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU, Solidaires) organisent une grève nationale contre les mesures budgétaires héritées de François Bayrou. Le nouveau Premier ministre doit gérer cette crise qu'il n'a pas provoquée mais qui teste déjà sa capacité à gouverner.
D'après les services de renseignement, entre 600 000 et 900 000 manifestants pourraient défiler dans toute la France. Ces chiffres rappellent l'ampleur des mobilisations contre la réforme des retraites de 2023. Liberation confirme que plus de 260 manifestations sont déjà déclarées, un niveau qui dépasse largement les 200 000 personnes du mouvement du 10 septembre dernier.
Dispositif sécuritaire exceptionnel
Le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau déploie un dispositif policier XXL avec 80 000 policiers et gendarmes sur le terrain. Des drones survoleront les lieux de rassemblement selon les autorités. Les forces de l'ordre utiliseront męme des véhicules Centaure, ces blindés de la gendarmerie déployés lors des manifestations des Gilets jaunes et des émeutes de l'été 2023.
La mobilisation perturbe massivement les transports publics, particulièrement en région parisienne. Selon Liberation, seules les lignes de métro automatisées 1, 4 et 14 fonctionnent normalement. Dix stations parisiennes restent complètement fermées : Bastille, Concorde, Arts et Métiers, Villiers, Opéra, République, Trocadéro, Sèvres-Babylone, Invalides et Place de Clichy.
Premiers gestes politiques
Sébastien Lecornu tente déjà de se démarquer de son prédécesseur en abandonnant certaines mesures controverses. Il a notamment supprimé la mesure de François Bayrou qui prévoyait la suppression de deux jours fériés, vivement critiquée par les syndicats et l'opinion publique. L'ancien ministre des Armées a également annoncé la suppression de certains avantages des anciens Premiers ministres dès le 1er janvier, comme le véhicule de fonction et son conducteur.
La patronne de la CGT Sophie Binet reste cependant très critique. D'après La Dépęche, elle juge "qu'aucune mesure catastrophique du musée des horreurs de François Bayrou n'était enterrée". Les syndicats adoptent une stratégie de "mobilisation crescendo" pour maintenir la pression sur le gouvernement dans les semaines à venir.
Pression politique maximale
En pleine journée de grève, Lecornu recevra Gabriel Attal, Édouard Philippe et Bruno Retailleau pour un déjeuner à Matignon. Cette réunion survient alors que le Premier ministre doit négocier avec les oppositions pour faire adopter le budget 2026 et éviter une motion de censure. Le député Renaissance Ludovic Mendes reconnaît que "le but est clairement de mettre la pression sur le gouvernement".
La situation est d'autant plus délicate que Sébastien Lecornu n'a jamais géré de portefeuille social ou économique. Comme le souligne un conseiller ministériel : "Tout ça est un peu étrange. C'est le budget de François Bayrou qui hérisse mais c'est lui qui le subit. Ça donne un peu le sentiment qu'il n'a pas vraiment prise sur les événements."
L'ancien ministre de l'Écologie François de Rugy le met en garde : "Ce rendez-vous dans la rue, c'est quand męme une façon pour les manifestants de lui dire que s'il persiste dans le budget présenté par François Bayrou, ça va mal se passer." D'autres mobilisations sectorielles sont prévues dans les prochaines semaines, notamment celle des agriculteurs le 26 septembre et une grève des contrôleurs aériens début octobre.
Sources utilisées : "BFMTV", "Liberation", "La Dépęche" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.