Les agences Agirc-Arrco font face à un afflux de seniors inquiets et désorientés. Le débat parlementaire sur une éventuelle suspension de la réforme des retraites de 2023, dans le cadre de l'examen du budget de la Sécurité sociale, sème la confusion parmi ceux qui s'apprętent à partir à la retraite. Près de 500 000 personnes consultent chaque année ces agences du régime complémentaire des ex-salariés du privé pour obtenir des éclaircissements, rapporte l'AFP.
Nelson Gregory, cadre de 63 ans dans les systèmes d'information, résume le malaise général lors de sa visite à l'agence parisienne : «La réforme des retraites, sa suspension... C'est vraiment flou ! Mon âge légal de départ, c'est toujours 62 ans et six mois ?» Déjà éligible à une retraite à taux plein malgré son statut «en incapacité», il cherche à savoir si la suspension change quelque chose. Face aux «Beaucoup d'informations» contradictoires, il préfère venir consulter directement.
Ce qui est en jeu
La réforme de 2023 a progressivement repoussé l'âge légal de départ à 64 ans et augmenté la durée de cotisation. Si le Parlement décide de la suspendre, les personnes nées entre 1964 et 1968 pourraient gagner un trimestre. Alix, cadre de 60 ans dans l'assurance née au premier trimestre 1965, pourrait ainsi «gagner six mois».
Marine Grossi, responsable de l'agence parisienne, constate que les questions complexes sur «la retraite progressive» ou le «rachat de trimestres» «ne sont pas la raison» principale des visites. Les débats politiques suscitent plutôt «une curiosité» généralisée.
Entre espoir et résignation
Les réactions varient selon les profils. Ney, thérapeute libérale de 59 ans, «attend, espère cette suspension» pour «ceux qui ont un boulot pénible». Omer Coyan, maître d'hôtel en invalidité de 60 ans, confie : «J'aimerais partir, le plus tôt possible.» Il avoue son désarroi : «La réforme, j'y comprends rien, ça change tout le temps.» Il ressort pourtant «soulagé» après son entretien.
D'autres affichent un fatalisme teinté d'amertume. Alix exerce «sans passion» et se dit «réaliste» : «il n'y a plus assez d'actifs pour payer les retraites».
Valérie, directrice commerciale de 62 ans «virée à 55 ans», se sent «trois fois pénalisée» : «le barème Macron (plafonnement des indemnités pour licenciement), la réduction de la durée d'indemnisation au chômage, et ma retraite qui s'éloigne». Avec 580 euros mensuels d'allocation de solidarité spécifique, elle doit attendre 67 ans pour une retraite sans décote. «les salles sont pleines de gens comme moi, dans un vide intégral», dit-elle en évoquant France Travail.
Franz Layan, salarié de 58 ans dans les assurances, trouve «aberrant» de «revenir sur cette réforme deux ans après». Il témoigne : «Je savais à quoi m'en tenir, mais je ne sais plus trop, là.»
Un accompagnement nécessaire
À l'agence du Bouscat, près de Bordeaux, Nathalie Lelong, 59 ans et employée à la blanchisserie du CHU de Bordeaux, vient «s'inquiéter» pour ses trimestres manquants. Elle qualifie le «sujet super flou».
Les «revirements» ont inquiété Claude René-Corail, 62 ans dans la distribution : «Je pensais que la retraite c'était automatique. Mais non, il y a des démarches à faire !» Il souhaite partir début 2026.
Sophie Tartarin, responsable de l'agence, confirme que la question de la suspension est «posée à chaque fois». Elle décrit des situations parfois complexes, notamment dans les régions viticoles où de nombreux saisonniers aux «carrières hachées» doivent souvent attendre 67 ans pour une retraite à taux plein. «Ils arrivent avec leur vie dans un sac», observe-t-elle, avec de nombreux «documents à éplucher». Beaucoup «ne savent pas» à quoi s'attendre. «On est là pour les accompagner», conclut-elle.
Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).





