Le Royaume-Uni et l'Inde ont signé jeudi un accord de libre-échange historique après des années de négociations ardues. Cet accord, conclu en mai dernier, porte notamment sur le whisky britannique et le textile indien.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer (Labour) a qualifié cet accord de plus « significatif sur le plan économique depuis la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ». Il a salué un « jour historique » pour les deux pays lors d'une conférence de presse organisée à Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres britanniques au nord-ouest de Londres.
Un marché gigantesque de 1,4 milliard d'habitants
L'Inde, cinquième économie et pays le plus peuplé du monde, constitue un marché gigantesque de 1,4 milliard d'habitants. « Nous avons des liens historiques, familiaux et culturels uniques, et voulons renforcer davantage notre relation pour qu'elle soit encore plus ambitieuse, moderne et tournée vers le long terme », a insisté Keir Starmer.
Le Premier ministre indien Narendra Modi s'est réjoui de « l'écriture d'un nouveau chapitre » entre l'Inde et le Royaume-Uni, deux « partenaires naturels ». Il a souligné les « nombreuses années de travail acharné » nécessaires pour parvenir à cet accord.
Des négociations relancées face aux menaces tarifaires
Les négociations, entamées en 2022 à l'époque de Boris Johnson, ont été relancées fin février. Cette relance coïncide avec les menaces de droits de douane agitées par le président américain Donald Trump, en partie mises à exécution depuis.
L'accord avec l'Inde fera croître le commerce bilatéral de 25,5 milliards de livres. Il n'ajoutera cependant qu'à terme 4,8 milliards de livres par an au PIB britannique, évalué à 2.800 milliards, selon des chiffres officiels.
Réduction significative des droits de douane
L'accord permettra de réduire de 15 % à 3 % en moyenne les droits de douane sur les marchandises britanniques exportées vers l'Inde. Le whisky britannique sera notamment taxé à 75 % au lieu de 150 %, puis à 40 % d'ici dix ans.
D'autres produits britanniques bénéficieront de cette réduction tarifaire, notamment les pièces utilisées dans l'aéronautique et les dispositifs médicaux. En contrepartie, Londres va réduire ses propres droits sur les vętements, chaussures, biens d'ingénierie et produits alimentaires produits en Inde.
Une visite officielle chargée d'enjeux
Il s'agit de la quatrième visite du Premier ministre indien, au pouvoir depuis 2014, et de la première depuis l'arrivée de Keir Starmer à Downing Street il y a un an. Le dirigeant indien doit également rencontrer le roi Charles III dans l'après-midi.
Le Royaume-Uni, qui importe d'Inde environ un tiers de plus que ce qu'il n'y exporte, a conservé des liens économiques et culturels forts avec son ancienne colonie. Environ 1,9 million de personnes d'origine indienne vivent dans le pays.
Des dossiers délicats à l'agenda
Cette visite d'une journée survient plus d'un mois après l'accident de l'avion d'Air India à destination de Londres qui a fait 260 morts, dont 52 Britanniques, le 12 juin après son décollage d'Ahmedabad en Inde. Un avocat représentant 20 familles britanniques de victimes, James Healy-Pratt, a indiqué à l'agence PA que des proches d'une personne décédée avaient découvert que ses restes rapatriés d'Inde avaient été « mélangés » à ceux de quelqu'un d'autre.
Un autre sujet délicat concerne le blogueur sikh écossais Jagtar Singh Johal, emprisonné en Inde depuis 2017. Il est accusé d'ętre impliqué dans un complot terroriste contre des dirigeants hindous d'extręme droite, mais n'a jamais été reconnu coupable de crime et a été acquitté en mars dernier dans l'une des neuf affaires retenues contre lui.
(AFP/Paris) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.