Au moins 25 personnes ont été tuées mardi au Pakistan dans une série d'attaques coordonnées contre des cibles politiques et militaires. Un attentat-suicide lors d'un meeting politique baloutche a causé 14 morts, tandis que 11 soldats et paramilitaires ont péri dans d'autres attaques à travers le pays.
Le kamikaze s'est fait exploser sur le parking d'un stade de Quetta où s'étaient réunis des centaines de membres du Balochistan National Party (BNP). Selon deux responsables des autorités locales, plusieurs dizaines de personnes ont également été blessées dans cette attaque qui n'a pas encore été revendiquée. Sept blessés se trouvent dans un état critique.
Le leader du BNP, Akhtar Mengal, qui repartait du meeting après avoir prononcé un discours, s'est dit sur X "sain et sauf" mais "dévasté par la perte de partisans". L'attentat a visé le parti qui se présente comme le défenseur de la minorité baloutche dans cette province du sud-ouest pakistanais.
Attaques simultanées contre les forces
Au Baloutchistan, cinq paramilitaires ont été tués et quatre blessés lors de l'explosion d'une bombe artisanale au passage de leur convoi près de la frontière iranienne. Cette attaque s'est produite dans un district frontalier selon un haut fonctionnaire local.
Dans la province voisine du Khyber-Pakhtunkhwa, six soldats ont trouvé la mort dans une attaque contre un quartier général de troupes paramilitaires. Cette offensive a été revendiquée par un groupuscule lié aux talibans pakistanais et a également fait 17 blessés dont des civils.
Les assaillants ont lancé l'assaut avec "une voiture bélier puis cinq kamikazes" selon un responsable de l'administration locale. Les échanges de tirs ont duré "douze heures" avant que les "six terroristes" ne soient tués par les forces de sécurité.
Escalade dramatique des violences
Le Baloutchistan connaît une détérioration sécuritaire majeure avec la plus forte hausse de violences au Pakistan en 2024. Selon le Centre pour la recherche et les études sur la sécurité d'Islamabad, les violences ont augmenté de 90% avec 782 morts dans cette seule province.
Cette province reste paradoxalement la plus pauvre du Pakistan malgré ses richesses naturelles considérables. Officiellement, 70% des habitants vivent dans la pauvreté alors que le sous-sol renferme parmi les plus grands gisements de minerais non exploités au monde et bénéficie de méga-projets notamment chinois.
Depuis le 1er janvier, plus de 430 personnes ont été tuées dans des violences menées par des groupes armés selon un décompte de l'AFP. La majorité des victimes sont des membres des forces de sécurité dans les provinces du Baloutchistan et du Khyber-Pakhtunkhwa.
L'année 2024 constitue la période la plus meurtrière en près d'une décennie au Pakistan avec plus de 1 600 morts. Près de la moitié des victimes sont des soldats et policiers selon le Centre pour la recherche et les études sur la sécurité d'Islamabad.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.