Pretoria a vivement dénoncé mardi le rapport annuel américain sur les droits humains, qualifiant le document d'"inexact et profondément erroné". Le ministère sud-africain des Affaires étrangères a exprimé sa "profonde déception" face aux accusations de Washington concernant une "détérioration" des droits humains dans le pays.
Le département d'État américain critique notamment la loi sur l'expropriation foncière signée par le président Cyril Ramaphosa. Cette législation permet dans de rares circonstances une expropriation sans compensation, s'inscrivant dans la politique de redistribution des terres prévue par la Constitution de 1996. D'après Le Monde, les fermiers blancs détenaient encore plus de 70% des terres en 2017 selon les chiffres gouvernementaux.
Tensions commerciales sous-jacentes
L'Afrique du Sud fait face à des droits de douane de 30% sur la plupart de ses exportations, selon Le Monde. Donald Trump reproche régulièrement au pays une prétendue persécution des fermiers afrikaners, descendants des premiers colons européens.
Le rapport épouse les critiques trumpiennes concernant ce que le président américain décrit comme "une étape très inquiétante vers l'expropriation des Afrikaners". Pretoria dénonce un document basé sur "des informations hors de leur contexte et des récits faux".
Critiques étendues à l'Europe
Washington pointe également une "détérioration" des droits humains en Europe, visant les restrictions à la liberté d'expression. Le rapport cible l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France pour leur gestion des contenus en ligne et des discours publics.
Concernant la France, le département d'État dénonce "des informations crédibles faisant état de restrictions graves à la liberté d'expression" et une recrudescence de l'antisémitisme. Au Royaume-Uni, les États-Unis s'inquiètent d'une nouvelle loi sur la sécurité en ligne ayant suscité les vives critiques du réseau social X d'Elon Musk.
Position américaine sur la censure
La porte-parole du département d'État, Tammy Bruce, a défendu la position américaine sans citer de pays spécifiques. "La censure gouvernementale est intolérable dans une société libre", a-t-elle déclaré. Elle dénonce les gouvernements qui "recourent à la censure, à la surveillance arbitraire et à des lois restrictives contre les voix qui leur déplaisent".
Modifications politiques du rapport
Le rapport annuel, habituellement publié au printemps, a été en partie rédigé sous l'administration Biden puis modifié par l'équipe Trump. Les changements visent à intégrer les nouvelles priorités, notamment contre les programmes de diversité et l'avortement.
Le sénateur démocrate Chris Van Hollen a critiqué ces modifications, accusant l'administration Trump "d'édulcorer et politiser ces rapports". Selon lui, ces mesures "compromettent leur objectif męme et nuisent à la crédibilité du département d'État".
Traitement contrasté des alliés
Le rapport adopte des positions contrastées selon les relations diplomatiques. Concernant le Salvador, proche allié trumpien, Washington assure n'avoir "pas d'informations crédibles faisant état d'abus significatifs des droits humains". Cette position contraste avec les critiques d'ONG sur la guerre contre les gangs "maras" et le centre de confinement Cecot.
À l'inverse, le Brésil fait l'objet de vives critiques pour les mesures judiciaires contre la désinformation en ligne. Le rapport dénonce des "mesures excessives et disproportionnées" des tribunaux brésiliens contre les contenus jugés "nuisibles à la démocratie".
Sources utilisées : "AFP", "Le Monde", "Le Figaro" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.