Sébastien Lecornu reçoit mercredi à 10h l'ensemble de l'intersyndicale à Matignon, une rencontre cruciale pour tenter d'éviter une nouvelle journée de mobilisation. CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires seront présents ensemble, cinq jours après avoir fixé leur "ultimatum" au Premier ministre. Cette réunion collective est inhabituelle, Lecornu ayant jusqu'ici reçu les organisations une par une.
La menace syndicale plane au-dessus de cette rencontre. "Si nous n'avons pas une réponse favorable à l'ensemble de nos revendications, nous appellerons immédiatement à une nouvelle journée de grève et de manifestations", a prévenu mardi Sophie Binet (CGT) depuis Limoges. La mobilisation du 18 septembre contre l'austérité avait été largement suivie.
Des exigences de rupture
L'intersyndicale présente une liste longue d'exigences au Premier ministre toujours sans gouvernement. Elle réclame l'abandon du recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans, du doublement des franchises médicales, du gel des prestations et d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage. La "conditionnalité sociale et environnementale des aides publiques aux entreprises privées" figure aussi sur la liste.
La réforme des retraites de 2023 occupe une place centrale dans les revendications. "Nous voulons l'abrogation de cette réforme des retraites puisque c'est la source de tous les problèmes", a réaffirmé Sophie Binet. Elle voit dans le "passage en force" d'Emmanuel Macron l'origine de la "crise démocratique" actuelle.
Attentes modérées des syndicats
La CFDT attend "des ruptures sur le contenu, les objectifs, le cadre" selon son numéro 2 Yvan Ricordeau. "Mais là-dessus, on n'a rien" depuis l'arrivée de Lecornu à Matignon, constate-t-il. Cyril Chabanier (CFTC) ne s'attend pas à des réponses sur tous les sujets épineux dès mercredi, les négociations politiques pour une coalition continuant.
Chez Solidaires, Murielle Guilbert assume de "mettre la barre haut" car "il y a urgence à une rupture pour les plus précaires". Sur les retraites, elle prévient que "des mesurettes sur la pénibilité ou le droit de femmes, męme si elles sont aussi nécessaires, ne seront pas à męme de calmer le jeu".
Pression maximale avant le discours
Denis Gravouil (CGT) souligne l'ampleur de la colère exprimée le 18 septembre. "Il y a un million de personnes qui ont exprimé leur colère, elles ne vont pas rentrer chez elles comme ça", prévient-il. L'intersyndicale se réunira rapidement après la rencontre pour décider de la suite. Sans annonce forte, une nouvelle manifestation avant le discours de politique générale du Premier ministre semble probable.
Lecornu recevra aussi les organisations patronales mercredi après-midi. Patrick Martin (Medef) dénonce les "théories dangereuses pour nos entreprises" comme la taxe Zucman et a annoncé mardi un "énorme meeting" de toutes les organisations patronales "dans quelques jours".
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.