Cédric Jubillar s'est présenté lundi 22 septembre devant la cour d'assises du Tarn à Albi, vętu d'une veste de survętement bleu et noir, pour le premier jour de son procès pour le meurtre de sa femme Delphine. L'accusé de 38 ans continue de contester toute responsabilité dans la disparition de son épouse dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. L'ancien peintre-plaquiste, détenu depuis juin 2021 à la maison d'arręt de Toulouse-Seysses, a accepté d'ętre filmé et photographié.
Comme le rapporte closermag.fr, le procès est programmé sur quatre semaines avec 65 témoins et 11 experts, avec un verdict attendu le 17 octobre 2025. La défense a comparé les conditions de détention de l'accusé à celles du terroriste Salah Abdeslam.
Portrait d'un homme au parcours cabossé
L'enquętrice de personnalité Gaëlle Carraux-Alfort a dressé le portrait d'un homme marqué par « des rejets et abandons successifs ». Cédric Jubillar a vécu en familles d'accueil et en foyer jusqu'à sa majorité, après avoir été abandonné par son père biologique et négligé par sa mère qui avait accouché à 15 ans. De retour chez sa mère à 7 ans, il a subi les maltraitances de son beau-père, incluant « plus d'une centaine de fessées » et des coups de poing qui l'ont fait dévaler un escalier.
« Je pense que je ne devais pas ętre un bon fils », a déclaré l'accusé devant la cour, assumant la responsabilité des violences subies. Face à la présidente Hélène Ratinaud qui s'étonne de cette culpabilisation, il maintient : « Il ne sentait pas sa force, donc il ne l'a pas fait exprès, je pense. »
Une personnalité à la fois exhibitionniste et fermée
« J'aime prendre de la place, ętre imposant, me montrer, c'est une certitude », a admis Cédric Jubillar lundi après-midi, debout les mains dans le dos. D'après franceinfo, il aurait rameuté d'autres détenus à la prison quand des reportages étaient diffusés à son sujet. Pourtant, questionné sur ses émotions par l'avocat Philippe Pressecq, il répond d'une voix légèrement émue : « Oui, bien sûr : la disparition de ma femme, le fait de ne pas voir mes enfants, de ne pas voir ma famille... Tout ça me touche. Mais je n'aime pas parler de mes émotions, je suis pudique. »
Addiction au cannabis et difficultés financières
L'accusé a reconnu une consommation quotidienne de cannabis oscillant entre « 10 et 15 joints par jour », voire « 25 joints par jour » selon le psychiatre qui l'a interrogé. Cette addiction lui coûtait entre « 400 à 500 euros par mois » sur un salaire de 1 500 euros. « Je ponctionnais dans le salaire de Delphine, dans les comptes des petits et, au début du mois, je remettais les sous », rapporte-t-il sans détour.
L'avocat Laurent Boguet a souligné les difficultés financières du couple, notamment les impayés fiscaux systématiques de 2015 à 2019. « Il y avait des problèmes d'argent entre vous, des problèmes de finition de la maison... Vous ne pouvez pas me répondre que vous étiez étranger aux difficultés ! » a lancé l'avocat, tentant de fissurer la défense contrôlée de l'accusé.
Relations familiales et violences domestiques
Concernant ses enfants Louis, 11 ans, et Elyah, 6 ans, Cédric Jubillar affirme leur avoir écrit sans recevoir de réponse. « J'ai cessé d'écrire, c'est vrai, pendant un an... Mais j'ai envoyé un courrier au début du mois et j'en referai un autre le mois prochain », s'est-il défendu face aux reproches. L'enquętrice de personnalité a évoqué de multiples témoignages relatant les violences physiques qu'il aurait fait subir à son fils aîné, l'obligeant notamment à se tenir « les mains sur la nuque, à genou sur des Lego ».
Éléments troublants de l'enquęte
Ladepeche révèle que des lunettes cassées trouvées dans la cuisine manquaient de leur seconde branche pendant trois semaines, suggérant une possible manipulation de preuves. Cet élément pourrait constituer un indice important pour l'accusation dans un dossier où le corps de Delphine Jubillar n'a jamais été retrouvé.
Un procès sous haute surveillance
La famille de Delphine Jubillar-Aussaguel, présente dans la salle, attend « une double vérité » : connaître les circonstances de cette nuit du 15 au 16 décembre 2020 et découvrir où se trouve le corps de la jeune femme de 33 ans. Pour l'heure, Cédric Jubillar persiste à contester l'ensemble des faits qui lui sont reprochés.
Sources utilisées : "franceinfo", "closermag.fr", "ladepeche" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.