Un octogénaire retrouve enfin la tombe de son père japonais après 82 ans

upday.com 2 godzin temu
Jose Villafuerte (au centre) prie avec son fils sur la tombe de son père à Takatsuki, au Japon, le 7 août 2025 Fred MERY

Après une vie entière de recherches, Jose Villafuerte a enfin retrouvé la tombe d'un père qu'il n'a jamais connu. Cet ancien fossoyeur de 82 ans se trouvait encore dans le ventre de sa mère philippine, Benita Abril, quand son compagnon, l'officier japonais Ginjiro Takei, fut rappelé au Japon en 1945.

Sa quęte s'est achevée grâce à une association qui a localisé la sépulture au Japon, où l'officier avait refait sa vie après la guerre. Des prélèvements d'ADN ont également permis de retrouver un demi-frère et une demi-sœur encore vivants.

Une retrouvaille émouvante au Japon

"Je suis content. Ma mère avait passé des années à essayer de faire en sorte que cela se produise," a déclaré à l'AFP le père de huit enfants depuis son domicile de San Pablo, dans la périphérie sud de Manille. Le 7 août, accompagné d'un de ses fils et de son demi-frère Hiroyuki Takei, il a allumé une bougie et prié devant la pierre tombale de son père dans la ville de Takatsuki, entre Kyoto et Osaka.

Cette retrouvaille intervient quelques jours avant le 80e anniversaire de la capitulation japonaise, le 2 septembre. Jose Villafuerte s'est dit "très chanceux" d'avoir pu retrouver la tombe paternelle, saluant un coup de pouce du "destin".

Les "Nikkei-jin", un héritage douloureux

Jose Villafuerte fait partie des quelque 3.000 "Nikkei-jin" recensés, des enfants nés d'unions entre Japonais et Philippines pendant la Seconde Guerre mondiale ou avant le conflit. "C'étaient des immigrés. Lorsque la guerre a éclaté en 1941, ils ont été contraints de servir dans l'armée impériale japonaise," explique à l'AFP Norihiro Inomata, directeur national du Philippine Nikkei-jin Legal Support Center.

Pour leurs descendants, l'héritage fut lourd à porter dans un pays où l'occupation japonaise fit un demi-million de victimes, essentiellement civiles. "Ils le savaient tous. Quand j'étais à l'école primaire, j'étais toujours victime d'intimidation, ils me disaient des choses méchantes comme : +C'est le fils d'un Japonais. Son père est diabolique+," témoigne Jose Villafuerte.

"C'était dur, car ce n'était pas mon choix d'avoir un père japonais," ajoute-t-il. Le harcèlement a marqué son enfance dans ce contexte post-occupation difficile.

Un soutien japonais tardif mais réel

Le Japon soutient depuis 2003 les efforts de ces descendants pour qu'ils puissent "retrouver leur identité," rappelle Norihiro Inomata. Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a notamment rencontré Jose Villafuerte et deux autres Nikkei-jin lors d'une visite à Manille en avril.

Mais aujourd'hui, seule une centaine d'entre eux sont encore en vie, souligne Inomata selon qui "le temps presse". L'octogénaire espère maintenant obtenir un passeport japonais, ainsi que des visas pour ses enfants et petits-enfants.

Maria Corazon Nagai, l'autre quęte d'identité

Maria Corazon Nagai, une Nikkei-jin de 82 ans, a franchi le pas en avril en abandonnant son passeport philippin pour un passeport japonais. Son père japonais Tokuhiro Nagai, un ingénieur, a vécu avec sa mère à Manille durant la guerre.

"J'étais la seule à ętre différente," souligne cette veuve et mère de trois enfants, qui tient toujours un stand exigu dans le marché Zamora, au centre de Manille. Après avoir caché toute sa vie ses origines pour éviter d'ętre harcelée, elle a retrouvé dans les années 1990 son acte de naissance et dit avoir été soulagée d'apprendre que "son père n'était pas un soldat".

Contrairement à Jose Villafuerte, elle n'a malheureusement pas pu retrouver les membres de sa famille japonaise, ni localiser la tombe de son père lors de son voyage à Tokyo en 2023. Elle entend se rendre une deuxième fois au Japon cette année. Bien qu'elle ne parle pas la langue, l'octogénaire dit se considérer désormais comme japonaise. "Je suis heureuse maintenant que j'ai trouvé mon identité," confie-t-elle.

Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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